- ire
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⇒IRE, subst. fém.Vx et littér. Courroux, colère. Ils commettaient les abominations qui attirèrent l'ire de Dieu sur Sodome (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 203) :• Muse, qui le distinguas,Si tu savair calmer l'ireDe mon confrère DegasTends-lui ce discours à lire.MALLARMÉ, Vers circonst., 1898, p. 150.Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 2e moitié Xe s. ira (St. Léger, éd. J. Linskill, 75); RICH. 1680 note ,,ce mot... est un peu vieux... il est toujours reçu dans la belle poësie en parlant des Cieux, des Dieux et des Princes souverains``; Trév. 1704 ajoute ,,est en usage dans le Burlesque``. Du lat.
« colère ». Fréq. abs. littér. : 21. Bbg. KLEIBER (G.). Le Mot ire en anc. fr. Paris, 1978, pp. 87-118; p. 251, 332.
ire [iʀ] n. f.ÉTYM. Fin Xe; lat. ira « colère ».❖♦ Vx. (langue class.). Colère (→ Ascendant, cit. 1, Malherbe; batailler, cit. 1, Regnard; geler, cit. 9, Montaigne; haine, cit. 2, Calvin). — REM. Richelet (Dict., 1680) trouve ce mot « un peu vieux », et le dict. de Trévoux (1771) ajoute : « On ne peut s'en servir que dans la grande poésie, dans le style soutenu, en parlant de choses grandes et relevées, de la colère de Dieu, des Rois ».♦ (De nos jours) par archaïsme (et souvent avec une nuance plaisante) :1 (…) Sages conseils souvent épicés d'irePlaisamment simulée et finissant en rire.Verlaine, Élégies, I.2 Mais, mouche-toi, morveux, j'en connais dont l'ire est plus vive que l'hirondelle (…)J. Giono, Naissance de l'Odyssée, in Œ. roman., Pl., t. I, p. 24.3 Ah ! ah ! je ne te l'avais pas encore dit. J'ai occis quelques bourgeois qui m'embrenaient. — L'ire est mauvaise conseillère. Il faudra faire pénitence.R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 53.
Encyclopédie Universelle. 2012.